Dois-je accepter que mon enfant me tape?

Dois-je accepter que mon enfant me tape?

mon enfant me tape

⚠️ Se faire taper, se faire insulter, se faire maltraiter par son enfant ?

❌ C’est Non ! 👉 Car l’agression de l’enfant vers le parent est TOUJOURS le signe du sentiment d’insécurité de l’enfant, et je vais vous expliquer pourquoi cela arrive et comment dépasser cette situation en 5 règles!

Récemment, j’ai lu et entendu des personnes, (certaines en formation dans d’autres écoles), dire que c’était acceptable… et je ne suis pas d’accord.

👉 Alors avant d’approfondir, cadrons bien le sujet:

  1. Nous ne parlons pas d’une réaction de stress (associée à un pic de cortisol) avec perte de contrôle des comportements – comme dans le cas d’un enfant de moins de 4 ans – qui se mettrait à taper dans tous les sens sans intention de nuire. Nous parlons bien ici d’insultes et attaques « organisées, pensées, élaborées » par un enfant plus grand.
  2. Nous parlons d’enfant au profil psychologique dans la norme (exit l’autisme, le retard de langage ou de développement, par exemple)

L’argument: parce que nous sommes « au-dessus de ça »… 🤷‍♀️

Pour faire court, les personnes qui approuvent ces agressions nous disent que « nous, adultes devrions être au-dessus de ça », et que « notre petit ego ne devrait pas se montrer si fragile devant les comportements d’un enfant ».

Et vous savez quoi ? Je suis d’accord avec le concept !👍

Oui, je pense que notre société égotique ne tolère aucun affront.

Et oui, c’est le cœur du mal. Un homme en vient aux mains pour un regard de travers. Une erreur de conduite accidentelle nous vaut un bouquet d’insultes. Un enfant est puni pour avoir soupiré, « Comment oses-tu soupirer quand je te parle ??? »lui dit-on.

Bref, on nous dit que nous ne devrions pas nous emporter pour si peu.

💁🏼‍♀️ Oui mais, nous ne sommes pas tous des ermites, zen, caché dans des grottes à peaufiner notre système de régulation émotionnelle 6 mois par an, afin de surfer la prochaine tempête d’émotions!

Alors… nos émotions… si on en parlait ? 🥹

Savons-nous les gérer ? Savons-nous les réguler au point de ne produire que des comportements appropriés ? Franchement, que celui qui ne s’est jamais senti attaqué par un bambin de 3 ans me jette la première pierre !

Bien entendu que nous n’y arrivons pas !

On veut y arriver😩 ! On le veut vraiment 🙏🏻!

On met des choses en place pour apprendre, pour comprendre, pour garder notre sang-froid.

Mais PATATRA, au moins 3 fois sur 10 (quand on est très-très-très bon), on se casse les dents.

 

A ce stade, vous pourriez penser que je divague et que j’ai perdu le fil… mais non, il me semble bon de confirmer combien il est éminemment souhaitable de réguler ses émotions et d’apprendre à gérer cet ego qui crée tant de souffrance.

🤨 Maintenant, quelles sont les étapes pour réguler ses émotions ?

Recensons-les :

  1. Les reconnaître (en particulier être capable de repérer les signes corporels et les processus mentaux annonciateurs d’une colère, par exemple), les nommer et les identifier.

  2. Se connaître suffisamment pour savoir quels sont nos travers comportementaux (exemple : crier, hurler, taper, punir, dominer, humilier, menacer, punir quand il s’agit de la colère. Nous avons tous nos « préférences »).

  3. Les réguler : trouver une porte de sortie qui permette à l’émotion de s’exprimer d’une manière «OK ».

👉 Si notre enfant se met à nous agresser, il est justifié de ressentir de la colère, de l’agacement, de l’indignation, de la révolte même, car toute émotion que nous ressentons est naturelle et ne doit pas être jugée.

Se sentir touché et activé émotionnellement ne veut pas nécessairement dire que nous avons fait entrer notre ego dans la partie. De plus, les émotions sont des processus physiologiques qui ne sont pas sous notre contrôle. Il n’est pas possible de décider de ne pas ressentir ce que l’on ressent. 🤷‍♀️

Le seul contrôle que nous ayons porte sur les comportements.

☝️ Au moment où mon enfant m’agresse (et quand je « régule »), je peux donc décider de :

  • Relativiser. Me dire que ce n’est qu’un gamin et qu’il ne se rend pas bien compte de ce qu’il dit. De plus, il régule encore moins bien ses émotions que moi ! Je peux décider de « ne pas agir » ni réagir, pour le moment.

  • M’éloigner. Me dire que je vais attendre de laisser passer la tempête, car je me sens trop activé pour donner quoi que ce soit de bon. Je reviendrai quand je serai plus apte à gérer le problème.

  • Me rapprocher. Réaliser qu’il a besoin de moi dans ce moment pénible pour nous deux et tenter un rapprochement (à condition qu’il le veuille aussi).

Cependant, et c’est là que les choses se compliquent… (eh oui !!!😅), accompagner les émotions est OK, mais tous les comportements ne sont PAS OK.

Même en ayant une régulation de mes émotions adéquate, même en acceptant que mon enfant a les émotions qu’il ressent, j’ai le droit de me positionner fermement sur un « NON » – NON-NEGOCIABLE – à la violence quelle qu’elle soit, sur qui que ce soit, quelle que soit sa forme !

– Oui, chéri tu es en colère. Tu te sens dépassé par cette colère qui veut tout brûler autour d’elle et je serai là pour toi, autant que tu en auras besoin MAIS sache que jamais je n’accepterai d’être tapée, insultée maltraitée par qui que ce soit. Et JAMAIS je n’accepterai que tu n’agresses de la sorte qui que ce soit. Tu n’en as pas le droit, Et cela n’a rien à avoir avec le fait que c’est moi. Cette règle est valable pour tous. Nous avons tous besoin de sécurité, de dignité, de respect. Nous pouvons être en désaccord mais nous ne pouvons pas chercher à nous nuire. Et je veux que ce soit ABSOLUMENT CLAIR… Maintenant, voyons ensemble comment nous pouvons dépasser ça et trouver des solutions qui te permettront de t’exprimer et aussi de te sentir mieux !

Dans ce que j’ai pu lire ici et là dans la mouvance « Oui, on peut être insulté/tapé par son enfant, ça arrive et c’est normal » j’ai trouvé les justifications suivantes :

🙂 « parce qu’il est important d’accueillir les émotions de son enfant ».

Donc OK, soyons bien d’accord, les émotions sont acceptées, les comportements sont encadrés.

❌ « parce que j’ai la peau assez dure ».

FAUX. Toi maman, tu ne devrais jamais accepter que l’on te fasse ce que tu n‘accepterais pas que l’on fasse à une personne que tu aimes (ton enfant, par exemple). Si tu refuses que l’on traite ton enfant ainsi, alors tu dois refuser que l’on te traite ainsi aussi. Tu mérites l’amour, la bienveillance et la sécurité que les êtres humains méritent, sans aucune nuance ni différence.

❌ « parce que c’est le signe d’un attachement sécure »

FAUX. Dans un attachement sécure, l’enfant n’attaque pas violemment son parent. Simplement parce qu’il n’a pas besoin de le faire, ses besoins sont entendus, la relation avec le parent est fiable et apaise les affects.

 

En revanche, ce que l’on remarque, c’est que les agressions d’enfants à parents arrivent le plus souvent dans des attachements insécures souvent anxieux-ambivalents parfois évitants – et cela pour plusieurs motifs :

  • Le parent est anxieux. Il s’inquiète trop, surprotège, fusionne avec son enfant, étouffe son enfant, dirige trop les activités, ne sait pas se mettre en retrait. Cela angoisse l’enfant qui peut tenter de remettre le parent à sa place d’adulte sécurisant, en le provoquant.
  • Le parent est envahissant. Il envahit la sphère émotionnelle de son enfant, il distingue mal ses propres émotions de celles de son enfant. Il fait beaucoup de transfert de son propre ressenti sur celui de son enfant ou bien il parle trop d’émotions, veut toujours savoir ce qui se passe pour l’enfant, dans sa tête, dans son coeur. L’enfant réagit et agresse son parent pour tenter de lui poser des limites et le rendre plus sécurisant à son égard.
  • Le parent fait le paillasson. Il ne se défend pas, accepte d’être maltraité par son enfant, par les autres, se place en victime. Ce parent montre qu’il n’est pas capable d’assurer sa propre défense (et donc pas non plus celle de son enfant). L’enfant peut devenir persécuteur pour le faire réagir.
  • Le parent est ambivalent. Parfois il est sympa et doux (le matin souvent), puis il pète un câble (en fin de journée plus fréquemment). Il devient alors détestable. Au fond, il n’a pas beaucoup de plaisir à être avec son enfant et tous les moments ensemble lui coûtent, comme s’il s’agissait de sacrifices. Quand le parent arrive à ses limites, il multiplie les reproches et renvoie à son enfant une image de lui-même peut plaisante. L’enfant est jugé et ne se sent pas aimable. Il va se conformer à cette image et montrer sa souffrance en agressant son parent et le faire souffrir à son tour.
  • Le parent est évitant. Il se montre le plus souvent indifférent par rapport à son enfant. En faisant cela, il dénigre le droit de l’enfant à être une personne à part entière. L’enfant peut avoir envie de se rebeller pour affirmer son existence. Pour vous donner une image, c’est typiquement l’enfant du supermarché que son parent n’attend pas, qui pleure d’abord, puis court après son parent en désirant le taper… ou l’enfant avec lequel on interagit pas, qu’on laisse devant un écran, qu’on ignore, que l’ont laisse pleurer.
  • Le parent effrayant. Il agresse son enfant peut se moquer de lui, être sarcastique, ironique, menaçant (verbalement ou physiquement) , humiliant, violent, donc – en toute logique – il peut susciter chez son enfant l’envie de se défendre.

Tous ces éléments pour confirmer et insister sur le fait que NON, un enfant qui agresse délibérément son parent ne le FERA JAMAIS s’il vit une relation satisfaisante en termes de sécurité avec son parent

ET

que les agressions enfant-parents ne se voient pas dans les conditions d’un attachement sécure

(à l’exception de celles qui proviennent d’un modèle ou d’une expérience de violence extérieure au foyer).

La dernière explication que j’ai lue est :

« Parce que je lui enseigne ainsi à ne pas être blessé par les autres ».

FAUX. Dans ces conditions, le parent enseigne littéralement à son enfant à accepter d’être maltraité en raison de l’amour qui est supposé exister dans la relation.

⁉️ Alors que faire si vous êtes agressé(e) par votre enfant ?

Règle 1 : Vous ne devez pas l’accepter.

Vous devez vous éloigner (jamais pour punir socialement votre enfant, dans le sens où il pourrait se sentir rejeté), mais pour montrer que vous prenez soin de vous. Vous avez besoin de sécurité. Et vous répondez activement à ce besoin de sécurité en vous éloignant de ce qui peut vous nuire. C’est une leçon extrêmement précieuse pour votre enfant « toujours te mettre à distance de ce qui peut te nuire. Ne jamais accepter que l’amour justifie d’être agressé ».

Règle 2 : Vous affirmez que la violence est interdite sur tous.

Autre leçon précieuse qui vient lui confirmer qu’il est en sécurité avec vous « Personne n’a le droit d’user de violence, et je m’engage à ce que personne n’use de violence sur toi ».

Règle 3 : Vous accueillez l’émotion

et vous montrez prêt(e) à trouver des solutions et des compromis pour améliorer la situation et permettre à chacun de se sentir mieux.

« Tu te sens mal et je suis là pour toi. Raconte-moi ce qui se passe pour toi et/ou examinons ce qui pourrait te permettre de dépasser cette situation ». Encore une fois la sécurité est au rendez-vous pour l’enfant. Il a un parent qui gère, qui accompagne, qui régule et qui est prêt à s’intéresser, à comprendre, à s’engager pour améliorer les choses.

Règle 4 : Une fois l’épisode de violence dépassé, il est temps de chercher à comprendre

d’où vient ce comportement de votre enfant.

👉 L’agression de l’enfant vers le parent est TOUJOURS le signe du sentiment d’insécurité de l’enfant. Dans la plupart des cas, l’enfant se sent en insécurité avec le parent qu’il agresse. Il cherche à le faire réagir ou à lui montrer qu’il existe (à l’exception d’une expérience de violence à l’extérieur du foyer qui insécurise l’enfant). Il est donc nécessaire que vous enquêtiez, que vous identifiez l’origine de l’insécurité.

Règle 5 : Prendre acte.

Quelle que soit la cause identifiée, vous devez vous mettre en action pour faire cesser – à la source – les agressions dont vous êtes victimes (et donc faire cesser à sa source le sentiment d’insécurité de votre enfant).

Selon les cas :

  • 💁🏼‍♀️ Vous pourrez aller voir une Coach Kokoro. Coach parentale de l’éducation positive spécialiste de l’attachement, elle saura vous guider pour identifier ce qui est en jeu et amener plus de sécurité dans la relation entre votre enfant et vous. 👉 Contactez-nous si vous désirez que nous vous mettions en relation avec une coach Kokoro.
  • 🙆‍♀️ Vous pourrez décider de vous faire accompagner par un psychologue ICV (Intégration du Cycle de Vie). Ces psychologues sont spécialisés dans les thérapies de l’attachement chez l’adulte. Les adultes ayant eu des parents insécurisants ont plus de 7 chances sur 10 de devenir eux-mêmes insécurisants. Il peut y avoir un travail en profondeur à mener.
  • 🙅‍♀️ Vous pourrez prendre rendez-vous avec l’école, les lieux de garde, etc. pour explorer et prendre les mesures nécessaires si votre enfant vit des expériences de violence et de grande insécurité à l’extérieur du foyer (pour y mettre un terme!).

🥇 Le curseur de la réussite de vos actions sera la diminution visible des comportements d’agression à votre égard, jusqu’à ce qu’ils n’existent plus du tout… car l’enfant sécurisé ne frappe pas ses parents ! (Je tiens à le répéter !).

⚠️ La violence est le SYMPTOME d’une insécurité de l’enfant.

 
J’espère avoir pu vous donner un éclairage à cette question si importante, trop souvent traitée de manière naïve en raison de divers amalgames et malencontreuses interprétations sur les notions d’éducation positive, d’attachement, de figure d’attachement, de stress, etc..

Rappelez-vous que dans l’éducation positive tout le monde est gagnant.

L’éducation ne sera jamais positive avec des parents perdants!

Dans l’éducation positive, les enfants ne deviennent pas des tyrans, les parents ne deviennent pas des souffre-douleurs… Au contraire : tout ce petit monde se développe dans le bonheur, dans une bonne régulation des conflits et des affects, et…. dans la SECURITE !!

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