Des tableaux de routine (très) mauvais pour les enfants…

Des Tableaux de Routine (très) mauvais pour les enfants

tableau de routine

Voilà, je le confesse…

Hier, j’ai trénaillé sur un groupe de parents sur facebook.

C’est un peu bête car j’ai un milliard de choses à faire et si vraiment je n’ai rien à faire, il vaudrait mieux que je dorme. Mais comme vous certainement, je suis parfois interpelée par les situations de mamans qui cherchent le meilleur pour leur enfant, ou d’autres fois par les publicatons et commentaires avec lesquelles ma patience doit composer.

Hier, justement, une maman a fièrement présenté son tableau de routines.

Il y en avait environ 14 routines pour le début de journée, et 14 routines pour la fin de journée (!!!), s’adressant à une petite fille de 4 ans. La maman annonçait fièrement que sa fille suivait le tableau « sans broncher ».

 

routine du soir

L'effet tout nouveau tout beau

Quand on est parent, on se rend bien vite compte qu’il y a les vrais outils et les faux outils. Les vrais outils sont ceux qui marchent et marcheront encore au fil du temps. Les faux outils, eux, sont frappés d’un gros effet nouveauté. Ils créé la surprise, font plaisir à l’enfant qui se dit « ah, on s’intéresse à moi!! », ou bien « tiens, je vais pouvoir montrer que je sais faire ça… », puis, quelques jours ou semaines plus tard, ils tombent en désuétude, voire sont détestés.

DI-SCI-PLI-NER (?)

Discipline est un mot dont j’ai horreur (c’est un peu personnel… mais), il m’a donc fallu des années avant d’ouvrir le livre Discipline Positive (de Jane Nielsen) à cause de son seul titre qui me hérisse le poil.

Le mot discipline vient du mot « disciple », qui s’oppose à celui de « maître ».

Avec la notion de discipline, la relation est tout sauf horizontale: Il y a celui qui sait et pour lequel des témoignages de respect et déférence sont attendus. Et il y a celui qui ne sait pas, qui doit obéissance et allégeance. Si vous être nés dans les années 80 ou avant, vous devez aussi vous rappeler que l’expression « il va falloir le discipliner » n’augurait rien de bon pour l’enfant dont on parlait.

Bref, quel est l’objectif d’un tableau de 30 routines à accomplir dans un ordre déterminé, si ce n’est DISCIPLINER, obtenir de l’obéissance, sans discussion?

Quelle place donnons nous à l'enfant ?

La maman disait « ça file droit ». Je l’ai interpelée sur ceci.

Est-ce vraiment ce que nous voulons? Que ça file droit?

Oui, c’est fatigant d’avoir des enfants.

Oui, ça prend du temps d’expliquer et de parler.

Mais, les enfants ont besoin qu’on leur donne la possibilité: – de comprendre le sens de notre demande

  • de trouver un espace de liberté dans la réalisation de ces demandes
  • d’exprimer leur opinion, leur avis
  • de négocier pour avoir une chance de se faire entendre.

Car chacun de ces éléments (et il y en a encore d’autres) est comme un feu d’artifice pour la relation. Il enclenche un processus relationnel intéressant et développant. L’enfant développe ses compétences d’expressions verbales, élabore sa pensée, sent qu’il est une personne a part entière et développe, pour ces raisons, confiance et estime de soi – des forces essentielles à l’heure de lui donner les meilleures chances possibles d’être un indvidu heureux.

Les Tableaux de routine, oui et non...

J’ai utilisé des systèmes visuels pour présenter des routines à mes enfants et les encourager à s’autonomiser. J’encourage aussi souvent l’utilisation de tels tableaux dans les milieux de garde. Pour autant, je voudrais rappeler qu’un outil n’est bon que si on l’utilise à bon escient.

1 – Faites des tableaux de routines avec des images à Velcro

Ainsi une discussion est possible entre vous et votre enfant!

  • Que devons-nous faire maintenant? (et nous choisissons les iages correspondant aux activités que nous devons faire)
  • Dans quel ordre allons-nous les faire? (il y a des aspects d’ordre logique comme se brosser les dents après le repas, et des aspects qui sont liés aux préférences comme mettre son pyjama avant ou après le repas).
tableau velcro

Ci-dessus – Un tableau de routine au top!

2 – Encouragez et valorisez les réflexions, autant que la réalisation des actions.

3 – Maintenez la relation intacte.

Les tableaux de routine ne sont pas prétextes à laisser l’enfant seul. Il est nécessaire et important que le parent accompagne son enfant au tableau et normalement, quand l’enfant n’a plus besoin d’être accompagné vers le tableau, c’est qu’il n’en a plus besoin pour savoir ce qu’il a à faire.

4 – Ne confondez pas « savoir ce qu’il faut faire » – qui est de l’ordre de la connaissance – et « savoir faire » qui est de l’ordre de la compétence.

Même si votre enfant sait ce qu’il doit faire cela ne veut pas dire qu’il est en compétence pour le faire. Mettre des chaussettes peut être difficile (compétence moteur), mais parfois, le seul fait de rester concentré pour mettre des chaussettes (maturité cérébrale) peut être enocre plus difficile!

 

Ne faites pas de tableaux de routine qui:

  • poussent l’enfant à être seul

  • mettent l’enfant en stress (trop de demandes)

  • empêchent l’enfant de s’exprimer

  • obligent à effectuer les tâches toujours dans le même ordre

  • surestiment les capacités de l’enfant

  • s’assimilent à des exigences d’obéissance

 

Le pire de tous les tableaux ressemble un peu à ça:

mauvais tableau de routine

Alors les tableaux de routine sont-il de la parentalité positive?

Finalement qu’est-ce que c’est la Parentalité Positive?

Rendez-vous page 31 de mon livre Parentalité Affirmée:

« La parentalité positive ou comment faire avaler des couleuvres à ses enfants  (mais avec douceur !) »

couverture 3d