Ces jours où on n’a pas envie d’être avec eux…

Ces jours où on n'a pas envie d'être avec eux...

pas envie

TEMOIGNAGE: Si je vous passais des clichés de ma journée du 1er novembre seule avec mes 2 enfants, vous seriez tentés de penser «Waouh, quelle bonne journée ils ont passée ! Et quelle super maman ! ».

Et pourtant…

pourtant…

Pourtant, dès le matin de cette journée brumeuse où les rayons du soleil peinaient à filtrer, j’ai su que lajournée allait être longue et dure.

D’ailleurs, à 09h00 du matin j’étais déjà intervenue 6 fois pour des conflits avec violence… et jem’imaginais y laisser ma peau.

À 09h30 quand nous étions dehors, je me disais que mes enfants étaient difficiles, qu’ils se disputaienttout le temps et que c’était dur.

À 09h45, j’étais encore bloquée dans cette ritournelle mentale, que décidément rien ne fonctionnait avecmes enfants et que c’était la m****.

A 09h46, j’ai heureusement arrêté de m’intoxiquer moi-même.

Vers 09h47, par chance une autre pensée m’est apparue. Une idée plus productive mais peut-être moinsconfortable.

Cette pensée-là, elle est plus froide, plus franche et plus vraie.

Elle est de ces pensées que l’on partage peu, car on pourrait en avoir honte. Mais je n’en ai pas honte, etj’aime casser le mythe de la mère parfaite. Je ne suis pas du tout parfaite. Je fais de mon mieux.

Et la vérité, ce n’est pas que mes enfants sont difficiles ou même violents, c’est que parfois, je n’ai tout simplement pas envie d’être avec eux.

Et que, quand je n’ai pas envie d’être avec eux, mes attitudes sont peut-être moins engagées, moins sincères. Ma présence est moins belle. Je me montre à eux comme une fleur fanée, dépourvue d’énergie et d’allant… et mes enfants me semblent plus difficiles.

Si alors ils me semblent plus difficiles, c’est qu’ils ont beaucoup d’énergie et que je n’en ai pas, beaucoup de questions quand je n’ai aucune patience, qu’ils ont besoin d’attention alors que je voudrais de la solitude, qu’ils ont besoin d’indulgence alors que je ne me l’accorde pas.

Bref, ils désirent être avec moi et moi, je n’y suis pas.

Ils sont plus difficiles parce que je les vis comme plus difficiles alors qu’ils ne le sont pas…

C’est mon problème à moi qui se raconte dans nos échanges et dans nos difficultés.

Alors à 10h00, je n’ai pas essayé de me convaincre que je devais forcer le plaisir.

Non, le plaisir avait le droit de ne pas être là… certainement était-ce quelque chose de révélateur, un message à écouter!

Ce n’est pas parce que je n’ai pas envie de la compagnie de mes enfants un jour ou même plusieurs que jesuis une mauvaise mère et que mes enfants ne sont pas des êtres formidables que j’aime plus que tout.

Pourquoi devais-je me forcer ?

Puis-je m’autoriser à être en contact avec ce qui raisonne en moi ? Puis-je m’accepter telle que je suis ? Puis-je m’autoriser un regard d’acceptation inconditionnelle de ma réalité maintenant ?

Dois-je vraiment m’infliger la double-peine de manquer de motivation et de me juger pour cela?

J’ai le droit de vivre mes manques, mes absences, mes envies divergentes. C’est OK.

Et cela me mène à l’étape suivante.

Celle dans laquelle, je réalise d’un seul coup, que nous tombons trop souvent.  Probablement que quand nous n’avons pas envie d’être avec nos enfants, nous les accusons d’être difficiles. Probablement que nous fuyons ainsi une culpabilité inconfortable. Je décide de ne pas fuir. Je décide de ne pas éviter.  Je décide de remarquer que ce ne sont pas mes enfants qui sont difficiles, mais que c’est moi qui le suis. Lorsqu’on est là où on l’on n’a pas envie d’être, on est plus difficile. Et ainsi, je rends justice à mes enfants.

Alors, à vous tous parents qui parfois n’avaient pas envie d’être avec eux, ne vous culpabilisez pas. Vousen avez le droit. N’accusez pas vos enfants… contentez-vous de passer cette journée, la motivation reviendra!

Et mes chers enfants, vous m’avez super bien supportée.

Merci!